Parfois, en regardant par la fenêtre
.La neige.
Le monde est blanc,
Payage paisible,
Et pourtant, quelque part,
Une fille pleure,
Elle est là, au bord de sa fenêtre,
Regardant cette substance mystérieuse
Qui tombe,
Et elle oublie...
Tout devient calme, les bruits sont absents,
Les nuages sont des cibles
Pour ces yeux aggarts,
Ils attendent un signe, mais on l'effleure,
Elle doit se coucher, étendre son être
Sur un lit grisâtre, comme un reste de neige poussiéreuse,
La petite fille s'imagine sa tombe,
Cette nuit, elle n'aura plus sa vie...
Apaisement effrayant,
Pour cette fillette si sensible,
Elle tente encore de jeter un regard
Sur cette étendue parfaite, elle croit voir une fleur,
Une rose, sa préférée, mais ce n'était qu'un spectre,
Le sien peut-être... Elle veut se lever, voir... Elle est si curieuse,
Mais la nuit déjà tombe,
Et la lumière de la lune, réfléchie, l'éblouie...
Quelle nuit pour mourir,
Quelle vision pour finir,
La surveillante de l'orphelinat étant partie,
La frèle petite fille est ravie,
Le nez sur la vitre,
Une lumière à la main,
La neige tombe à flot, si vite,
Elle oublie alors que demain,
Sa vie sera finie...
Blancheur aveuglante de la réalité,
Le rêve d'un enfant effrayé,
Sera sa délivrance,
Elle sourit,
Et rien ne sera plus beau que cette récompence...
Ju.